Apprentissage par l’expérimentation
Des pistes enneigées à la transmission
Je suis moniteur de ski. Durant ces hivers de pratique, j’ai pu affiner ma manière de transmettre, de passer des messages, d’apprendre des techniques… et même bien plus lorsque j’ai associé ce que j’apprenais dans le monde du développement personnel aux techniques d’enseignement.
Jouer avec le terrain
En ski, j’ai toujours aimé jouer avec le terrain pour faire apprendre des techniques aux élèves sans leur en parler directement.
Cela peut être, par exemple, de choisir un virage autour d’une bosse pour faciliter la manœuvre avec un élève de petit niveau.
Ou, au contraire, compliquer la tâche sur une neige très dure, avec une pente inclinée du « mauvais côté », pour perfectionner un apprentissage ou valider une compétence chez un élève expérimenté.
Découvrir par soi-même
Un apprentissage que l’on a l’impression de découvrir par soi-même est souvent bien plus formateur qu’un long discours, qu’un livre ou que la meilleure des explications.
Créer les conditions pour que l’apprentissage se fasse est une technique d’enseignement à part entière : on aide l’autre à faire émerger de lui-même la solution, la technique, le savoir-faire et le savoir-être dont il a besoin.
Quand les élèves s’écoutent
La transmission passe aussi par le questionnement sur les ressentis.
Je me souviens d’un cours de 3ᵉ étoile où je faisais travailler, un par un, la flexion et l’extension.
Après chaque démonstration, je demandais à l’élève : « Qu’est-ce que tu as fait ? Qu’as-tu mis en place ? »
Un élève, surpris par la question, a cru avoir mal exécuté l’exercice. Avant que je ne puisse le rassurer, une autre élève est intervenue :
— « T’inquiète pas, Xavier, il n’est pas comme les autres, tu n’as rien fait de mal. Il veut juste savoir comment toi tu as ressenti le fait de te lever et de te baisser. »
Un enseignement qui passe par le corps
Ce jour-là, j’ai validé que ma manière d’enseigner était vraiment différente, et parfois déstabilisante.
Souvent, les enfants me répondaient : « J’ai baissé de X cm. »
Je leur expliquais alors ce que j’avais vu et ce qu’il fallait que je voie s’ils voulaient réussir leur passage d’étoile en fin de semaine.
C’est par l’expérimentation encadrée que j’ai le mieux appris : en découvrant par moi-même, je passais d’un savoir théorique à une connaissance réelle, corporelle, incarnée.
Et dans ce type d’exercice, les enfants n’entendent pas simplement : « plie plus les genoux », mais bien une validation ou un complément sur leur ressenti, et une proposition de chemin d’apprentissage si ce chemin leur plaît.
Du ski aux constellations
C’est exactement ce que j’ai retrouvé et aimé dans l’outil des constellations.
En plus de son aspect presque magique, l’apprentissage théorique y est toujours accompagné d’un vécu pratique, expérimenté dans la séance.
Ainsi, je ne sais pas seulement quelque chose mentalement : je le connais à travers tous mes sens, intégré jusque dans mes cellules.
Mettre les conditions pour que ça émerge
Comme pour le ski, dans les accompagnements, l’idée est de mettre en place les conditions nécessaires pour faire émerger votre propre chemin, votre propre vécu, votre propre connaissance.
Même s’il existe des lois, des principes de vie, des structures communes, un ordre des choses, chaque être humain est unique et possède ses propres variations, harmonies et spécificités.