Se libérer des lois du clan pour vivre selon ses propres lois
En constellation, après avoir vu comment une cause crée des effets, on se rend vite compte que certaines causes ne viennent pas de nous directement.
Elles viennent de notre histoire familiale, de ce que nous avons reçu – consciemment ou non – de nos parents, grands-parents, et au-delà.
C’est là qu’intervient l’autonomisation : couper les liens qui nous maintiennent prisonniers de dynamiques qui ne nous appartiennent pas, pour devenir responsable de notre propre vie.
Comment et pourquoi sommes-nous imprégnés de l’émotionnel parental ?
Depuis l’enfance, nous baignons dans les émotions de nos parents.
Même au-delà des phrases qu’ils ont pu dire (“tu seras…”, “tu ne seras jamais…”) qui influencent notre mental, nous avons absorbé leurs états émotionnels.
L’enfant ne peut pas distinguer ses propres émotions de celles de ses parents : il est une éponge.
Comme un bébé qui voit un visage au-dessus de lui sans savoir si c’est le sien ou celui de quelqu’un d’autre, il perçoit sans discerner.
Et cela commence bien avant la naissance :
Le fœtus, encore sans mental ni émotionnel propre, ressent les émotions, pensées et sensations de sa mère, ainsi que celles du père et de tout l’environnement.
Ces informations s’impriment directement dans sa mémoire cellulaire et deviennent sa “base de données” émotionnelle.
Le problème : je crois que ces émotions sont les miennes
Quand j’ai baigné dans cet océan émotionnel depuis toujours, il est normal que je m’identifie à lui.
Je crois que ces émotions sont moi… alors qu’elles appartiennent au clan.
Résultat : je reproduis des schémas, je ressens des blocages qui ne sont pas les miens, et je vis des effets dont je ne connais pas la cause.
Premier pas : accueillir et reconnaître
L’autonomisation commence par accueillir mes émotions, puis par reconnaître celles qui ne m’appartiennent pas.
Je peux alors me dire :
“Tiens, voilà les émotions de papa ou de maman… je les vois, mais elles ne sont pas moi.”
Et comme pour toute causalité, j’observe : les émotions sont des effets. Si je remonte, je trouve une cause – un événement, un vécu, une histoire – que je peux reconnaître et laisser à sa juste place.
Deuxième pas : couper le cordon psychique
À la naissance, le cordon biologique est coupé… mais le cordon psychique, lui, peut continuer à nous relier aux stratégies, croyances et émotions familiales.
Ce lien invisible peut même drainer notre énergie vitale : le clan, inconsciemment, se nourrit de cette énergie.
Rompre ce cordon ne veut pas dire couper tout lien d’amour.
C’est au contraire un geste de gratitude :
- Je remercie mon clan pour la vie reçue.
- Je reconnais tout ce qui m’a été transmis.
- Puis je me libère pour vivre ma propre vie.
Devenir un système autonome
S’autonomiser, c’est :
- Sortir de la “matrice familiale” pour habiter ma propre vie.
- Ne plus dépendre émotionnellement de mes parents ou du clan.
- Être capable d’échanger avec les autres sans me nourrir de leur énergie, et sans leur donner la mienne par obligation ou loyauté invisible.
Je ne suis plus dépendant, ni dans une indépendance de rejet.
Je suis autonome : un être relié aux autres, mais complet en lui-même.
En constellation
Ce processus d’autonomisation permet de :
- Voir clairement ce qui appartient à notre histoire et ce qui appartient au clan.
- Laisser aux ancêtres ce qui leur appartient, et reprendre ce qui est à nous.
- Se reconnecter à notre énergie vitale et à notre liberté intérieure.